Afin de déterminer l’impact de la Blockchain sur son activité, la Caisse des Dépôts a lancé plusieurs initiatives réunies sous la bannière des « Programmes Blockchain » dirigés par Nadia Filali. Une des dernières opérations en date : un partenariat signé pour trois ans avec l’Institut de Recherche Technologique (IRT) SystemX.

 

Disruption et même « désuberisation », les pronostics fracassants sur ce que va provoquer la blockchain sont légion. Pour autant, « à ce stade, la blockchain reste un ensemble de technologies encore peu mâture. Pour passer du prototype à la réalité d’une offre ou d’un service pour nos clients, de nombreux aspects restent à explorer et à vérifier, notamment la garantie que tout soit parfaitement sécurisé et interopérable avec le « monde réel » », modère Nadia Filali. D’où la démarche portée par les Programmes Blockchain de la Caisse des Dépôts, notamment au travers du laboratoire d’innovation LaBChain lancé par la Caisse des Dépôts, le premier du genre en Europe, avec 30 autres acteurs du monde de la banque et de l’assurance, en parallèle avec le programme « BLoCDChain » dédié aux métiers internes du Groupe CDC, et au travers des partenariats avec la Banque de France, la Finance Participative Française, ou encore le lancement de Liquidshare permettant ainsi d’expérimenter les différentes technologies et leurs applications réelles.

Le partenariat conclu avec l’IRT SystemX permet ainsi de franchir une étape supplémentaire. Il a pour but de caractériser les conditions techniques, économiques et juridiques requises au déploiement de la Blockchain et d’expérimenter et vérifier la conformité aux exigences de sécurité. Cela passerait en premier lieu par l’étude d’un cas d’usage sur la création d’une place de marché dédiée aux « Green Bonds ». Pour cela, la Caisse des Dépôts a mené avec l’IRT une démarche de modélisation d’un processus métier avant de sélectionner une technologie et de développer un premier prototype qui sera présenté le 31 janvier au Paris Fintech Forum « Nous avons réalisé cette démarche en ateliers, organisés par les équipes de SystemX, avec des équipes du service Emissions moyens long terme de la direction financière, de DEOF, du middle-office de la CDC, et de BpiFrance ainsi que les celles d’Informatique CDC », explique Nadia Filali, directrice des programmes Blockchain de la Caisse des Dépôts.

Un partenariat inédit

Côté SystemX, « notre apport est avant tout scientifique et technologique. Une fois que les enjeux métiers et sociétaux sont bien formalisés, nous définissons une architecture système, en fonction du cas d’application étudié. Nous sommes en mesure d’identifier un certain nombre de défis techniques et scientifiques à résoudre, de « verrous ». Par exemple, celui lié à la « data privacy », c’est-à-dire la confidentialité des données, qui prime dans le monde bancaire mais paraît en contradiction avec la logique de transparence de la Blockchain. C’est même d’ailleurs l’un des principaux verrous », explique, quant à lui, Charles Kremer, directeur du Programme Territoires Intelligents de l’IRT SystemX.

Ce partenariat constitue « une première en France, je n’ai pas connaissance d’un tel partenariat de ce niveau portant sur la R&D de la Blockchain », note t-il par ailleurs. Il faut dire que les IRT sont des établissements d’exception, basés sur un modèle d’innovation ouverte, véritables accélérateurs du développement et du transfert technologique et durablement installés dans le paysage français de l’innovation. Actuellement en France il en existe 8, couvrant les enjeux scientifiques et technologiques de filières industrielles majeures dans un même objectif : faire le lien « entre le monde de la Recherche et celui des industriels, des entreprises », explique Claude Girard, responsable de la valorisation de la recherche au sein du Secrétariat général pour l’investissement (SGPI, anciennement Commissariat Général à l’Investissement (CGI)). Car l’un des atouts majeurs des IRT est de faire travailler ensemble scientifiques, chercheurs, industriels et entreprises sur des cas d’usage concrets. Pour SystemX, la transformation apportée par les technologies du numérique – par exemple la blockchain et l’Intelligence Artificielle – est au cœur de ses activités de R&D et particulièrement sur les filières du transport et de la mobilité, de l’énergie, de la sécurité numérique et des communications.

Ainsi, à la Caisse des Dépôts, « nous avons commencé les travaux en milieu d’année 2017 », indique Charles Kremer. Autant dire qu’il reste encore beaucoup à faire. Afin d’enrichir le partenariat, Nadia Filali souhaiterait en effet accueillir au sein du projet « des acteurs majeurs issus de la finance et de l’assurance ». Pour Charles Kremer, il s’agirait également de « l’ouvrir à des startups, car les grands industriels créent les cas d’usage, mais les startups et les PME créent les solutions technologiques qu’ils utilisent ». Il y a en France d’excellentes ressources scientifiques et technologiques, de tout premier plan. Cette coopération est alors une très bonne opportunité de profiter de cet environnement très riche qui est un atout majeur pour se positionner à la pointe dans cette technologie. », explique Nadia Filali, directrice des Programmes Blockchain à la Caisse des Dépôts.

 

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